L’aromathérapie, une approche holistique utilisant les huiles essentielles, gagne en popularité en tant que méthode naturelle pour améliorer la qualité de vie. Une découverte intrigante a récemment émergé : l’aromathérapie pourrait non seulement enchanter les sens, mais aussi offrir un étonnant boost de la mémoire chez les personnes âgées.
La relation entre l’odorat et la mémoire intrigue les chercheurs. Des scientifiques de l’Université de Californie (États-Unis) ont récemment présenté des résultats fascinants issus de leur dernière étude, publiée le 24 juillet 2023 dans la revue Frontiers. L’étude suggère qu’il suffit de vaporiser du parfum pendant deux heures pendant la nuit dans l’intérieur de personnes âgées pour augmenter leurs capacités cognitives de 226 %. Cette révélation pourrait remodeler notre compréhension de l’aromathérapie et de son influence sur la mémoire.
La recherche, dirigée par Cynthia Woo, chercheuse à l’Université de Californie, remet en question l’idée conventionnelle de l’aromathérapie. En utilisant le pouvoir des odeurs pendant le sommeil, l’équipe a éliminé le besoin d’allouer du temps aux séances d’aromathérapie pendant les heures de veille. Woo explique que cette approche nocturne, « simple et non invasive », pourrait renforcer la mémoire et potentiellement prévenir la démence, offrant ainsi une nouvelle manière d’améliorer les fonctions cognitives des personnes âgées.
L’étude a rassemblé des participants âgés de 60 à 85 ans, exempts de troubles de mémoire. Ils ont été divisés en deux groupes : un groupe enrichi et un groupe témoin. Tous ont reçu un diffuseur équipé de sept cartouches contenant chacune une huile essentielle naturelle unique. Les huiles utilisées dans le groupe enrichi étaient puissamment odorantes. Chaque soir, les participants inséraient une cartouche différente dans leur diffuseur, l’activant pendant deux heures pendant la nuit.
Après des tests de mémoire, les résultats étaient stupéfiants : les capacités cognitives du groupe enrichi avaient augmenté de 226 % par rapport au groupe témoin. De plus, ils ont rapporté un sommeil plus profond. L’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) a corroboré ces conclusions en montrant « une meilleure intégrité de la voie cérébrale » appelée faisceau unciforme gauche, qui tend à s’affaiblir avec l’âge.
Les chercheurs soulignent que cette étude apporte de nouvelles preuves du lien entre la perte d’odorat et le développement de maladies neurodégénératives. Elle confirme également les découvertes précédentes qui ont démontré que l’exposition à diverses odeurs pouvait améliorer les capacités olfactives, la mémoire et les compétences linguistiques chez les personnes souffrant de démence modérée.
Michael Yassa, enquêteur collaborateur de l’étude, explique que le sens olfactif est directement lié aux circuits de la mémoire du cerveau. Il souligne que contrairement aux troubles de la vision et de l’ouïe qui sont traités, il n’existe pas encore d’intervention pour la perte d’odorat.
Les mécanismes précis qui sous-tendent cette amélioration de la mémoire restent encore à explorer en profondeur. Cependant, on pense que les molécules volatiles des huiles essentielles pourraient avoir un impact sur le cerveau en stimulant les régions associées à la mémoire et à l’apprentissage. De plus, l’aromathérapie a démontré son efficacité pour réduire le stress et l’anxiété, deux facteurs qui peuvent également influencer positivement la cognition.
L’aromathérapie émerge comme une discipline fascinante pour stimuler la mémoire des personnes âgées. Bien que les résultats soient encore à approfondir, les découvertes actuelles soulignent le potentiel inexploité des odeurs pour influencer positivement la cognition. En respectant les précautions nécessaires et en consultant des experts, l’aromathérapie pourrait offrir une nouvelle dimension d’amélioration de la qualité de vie pour les personnes âgées, ouvrant la voie à une exploration passionnante des senteurs et de la mémoire.
