Que penser de l’aide à mourir dans le médico-social ?

Le dimanche 10 mars, Emmanuel Macron a annoncé les grandes lignes du projet de loi visant à repenser la fin de vie et les soins palliatifs. Ce projet doit être examiné par le Parlement en mai et pousse déjà au débat par sa mention d’aide à mourir. Découvrons ensemble les dessous de ce projet de loi et en quoi elle pose des questions éthiques autour de la fin de vie. 

Une actualisation de la loi Claeys-Leonetti 

 

Ce projet de loi vise à offrir une peau neuve à la loi Claeys-Leonetti qui encadre actuellement la fin de vie avec différentes actions comme : 

  • L’interdiction d’entreprendre des actes qui ont pour seule vocation le maintien artificiel de la vie d’autrui
  • Le droit du malade d’accepter ou de refuser un traitement divers 
  • L’autorisation à un malade d’accéder à la sédation profonde et continue jusqu’au décès dans le but d’échapper à une douleur inconfortable et incurable

 

Quelles sont les grandes lignes de ce projet de loi ? 

 

Ce projet de loi souhaite autoriser l’aide à mourir dans des conditions prédéfinies. 

Ces conditions sont : 

  • Être majeur 
  • Être capable de discernement 
  • Avoir une maladie incurable et un pronostic vital engagé à court ou moyen terme
  • Souffrir d’une souffrance physique et/ou psychologique qu’on ne peut soulager

 

Une fois les conditions rencontrées, il sera possible de faire la demande à l’équipe médicale qui, sous 15 jours maximum, devra donner une réponse positive ou négative à la demande.  L’équipe médicale pourra consulter les divers professionnels ayant accompagné le malade afin d’obtenir leur avis sur la question.

Concernant l’acte en lui-même, c’est la personne ayant recours à l’aide à mourir qui devra s’injecter la substance létale. En cas d’incapacité, elle pourra désigner une personne volontaire. 

 

Des retours mitigés 

 

Selon le président Emmanuel Macron, ce projet de loi aidera à traiter des situations jugées comme humainement très difficiles. Néanmoins, le choix des mots employés fait débat. 

L’expression “Aide à mourir” est considérée par certains comme une simple reformulation de l’assistance au suicide. 

Des acteurs du domaine des soins palliatifs et des représentants religieux ont élevé des questions d’ordre éthique. En effet, on peut s’amener à se demander si les soignants souhaitent-ils décider de qui doit vivre et qui peut mourir ? L’implication de telles décisions pourraient avoir un impact sur la santé mentale du personnel soignant. 

Le pape François a soulevé une interrogation profonde :  “Qui sommes-nous pour décider du sort de quelqu’un ?” Cette question alimente un débat complexe mêlant considérations religieuses et éthiques, suggérant qu’il est inapproprié de tenter de jouer le rôle de Dieu.

 

Dans le cadre de l’aide à domicile et concernant les cas les plus lourds, nous retrouverons majoritairement des personnes atteintes de troubles et de maladies cognitives. Ainsi, ces derniers ne seront pas éligibles à la demande de cette aide. 

Ceci nous ramène à un débat présent depuis longtemps dans l’aide à la personne, au sujet de la prise en compte des volontés des personnes accompagnées et de leur libre arbitre.